Bien que ce site a pour vocation de parler des plantes tropicales et surtout des épiphytes, je n'ai pas pu m'empêcher de faire cette série de 3 articles pour vous faire découvrir les merveilles qui se cachent dans nos sous-bois et nos prairies. Pourquoi ?  Parce que me concernant la passion des orchidées m'est venue grâce à ces plantes, que je passais des heures à traquer, mon précieux livre d'identification à la main, alors que je n'avais qu'une petite dizaine d'années. Ces stations que j'arpente avec mes frères depuis tout ce temps, nous offrent chaque année le même spectacle à couper le souffle. En plus de cela, je tenais à faire cet article maintenant, des fois qu'il suscite des vocations… En effet c'est le moment de sortir votre appareil photo et vos chaussures de marche, les orchidées sauvages n'attendent que vous.

          Vous verrez, nos orchidées n'ont rien à envier en terme de beauté à leurs cousines tropicales, si ce n'est la taille des fleurs. Voici une première série d'espèces que j'ai eu la chance de rencontrer au cours de mes nombreuses escapades, bonne lecture 😉

 

Aceras anthropophorum (l'homme pendu) : une espèce magnifique (surtout dans sa forme rougeâtre) au nom assez évocateur.

 

 

Cephalanthera damasonium (Céphalanthère de Damas) : celle-là on dirait presque une tropicale (elle ressemble un peu à une Maxillaria non ?).

 

 

Epipactis atrorubens (Epipactis rouge sombre) : espèce courante mais toujours aussi belle.

 

 

Epipactis helleborine (Epipactis à larges feuilles) : très courante aussi. Espèce au labelle très intéressant.

 

 

Epipactis palustris (Epipactis des marais) : un classique mais comme l'E. helleborine, son labelle léger est vraiment très joli.

 

 

Goodyera repens (Goodyère rampante) : espèce minuscule (les fleurs ne font que quelques millimètres) et assez rare que j'ai eu la chance de photographier dans les Alpes, pendant une randonnée.

 

 

Listera ovata (Listère à feuilles ovales) : la plus courante de la série, il y en a vraiment des centaines sur certaines stations. Sa couleur verdâtre et sa faculté à pousser un peu partout m'a toujours surpris.

 

 

Neottia nidus-avis (Néottie nid d'oiseau) : voilà une espèce atypique qui, bien qu'assez courante, mérite quelques explications. Non la plante n'est pas morte ^^ il s'agit en fait d'une orchidée mycohétérotrophe (qui se nourrit de matière organique  fournie par un champignon). C'est pour cela qu'elle est dépourvue de chlorophylle. Ce mode de vie n'est permis que par l'association avec un champignon, on parle de mycorhize (souvenez-vous, ce même phénomène indispensable à la germination des graines d'orchidées, suivez ce lien si vous ne vous en rappelez plus). Sauf que dans ce cas, le champignon n'est pas le même et il y a un troisième protagoniste : un arbre.

          Ce champignon est en effet associé aux racines d'un arbre feuillu (ah c'est compliqué ^^) desquelles il puise des sucres. En contrepartie, le champignon fournit de l'eau et des minéraux à l'arbre et étend son système racinaire. Voilà ce qui se passe en résumé :

  • L'arbre fournit au champignon des sucres.
  • Le champignon fournit à l'arbre eau et minéraux, et à l'orchidée de l'eau, des minéraux et un peu de sucre (à l'origine ces sucres sont fournis au champignon par l'arbre).

          Pour faire simple, l'orchidée se nourrit des sucres que le champignon a "volé" à l'arbre. Vous vous dites "ah le pauvre arbre !" ? Et bien en fait non, c'est le champignon qui y gagne le moins dans l'histoire ! Vous saurez maintenant, si vous croisez cette espèce, ce qui se cache en terme d'interactions dans le sol 🙂

 

 

Platanthera bifolia (Platanthère à 2 feuilles) : cette magnifique espèce est elle aussi courante, et on la retrouve souvent par dizaines dans les prairies sèches ou en sous-bois.

 

 

          Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, j'espère que cela vous a plu et vous a donné envie de sortir chasser l'orchidée (avec un appareil photo bien entendu ^^). La suite dès demain 😉

 

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