Voilà la troisième et dernière partie de cette série d'articles dédiés aux trésors de la flore locale. Si vous avez manqué les 2 autres, vous les trouverez ici et ici. Vous allez découvrir ici mes préférées : les Ophrys, ces orchidées qui, pour attirer l'insecte pollinisateur, ont choisi le mimétisme. Ce mimétisme est poussé à l'extrême puisqu'il est présent à plusieurs niveaux :

  • Visuel : la fleur "ressemble" à une femelle de l'insecte pollinisateur (oui je sais… mais dites-vous bien que les insectes ne voient pas autant de détails que nous).
  • Tactile : la fleur (et plus particulièrement le labelle) présente de nombreux poils qui, lorsque l'insecte se pose dessus, vont lui faire croire qu'il est en contact avec une femelle.
  • Chimique : la fleur émet les mêmes phéromones (ou presque) que la femelle du pollinisateur.

          Tout cela conduit bien souvent à un spectacle assez incroyable : l'insecte mâle, complètement leurré par la fleur (et croyant "voir" une femelle de son espèce), tente de s'accoupler avec celle-ci ! Vous êtes sceptiques, voici quelques-unes de ces fleurs si particulières :

Ophrys sphegodes (Ophrys araignée) : contrairement à ce que son nom indique, cette jolie petite espèce ne leurre pas des araignées mais des hyménoptères (des guêpes).

 

 

Ophrys insectifera (Ophrys mouche) : espèce remarquable notamment par la tache bleutée de son labelle. Là aussi ce sont des guêpes qui vont se faire "avoir" par le mimétisme de la fleur.

 

 

Ophrys fuciflora (Ophrys bourdon) : peut-être ma préférée (difficile de choisir 😉 ). Là aussi la pollinisation est effectuée par des guêpes ou des diptères (mouches).

 

 

Ophrys apifera (Ophrys abeille) : un peu plus difficile à trouver que la précédente (là où je vais en tout cas). Remarquez l'allure générale de la plante, on dirait une petite peluche ! Cette espèce est souvent autogame.

 

 

Himantoglossum hircinum (Orchis bouc) : non pas qu'il attire les boucs, mais il en a (selon certains auteurs) l'odeur. Personnellement je trouve cette odeur relativement agréable et surtout elle permet de "sentir" la plante bien souvent avant même de l'avoir vu. Cette espèce est grande (j'ai vu des spécimens approchant la mètre), massive et elle présente un labelle très allongé (jusqu'à 7 cm), parfois nettement bifide. Difficile de la confondre !

 

 

         C'est sur cette espèce que s'achève ce petit "intermède floristique local". Il y a beaucoup d'autres espèces mais je vais m'arrêter là pour l'instant. J'espère que vous serez dès à présent plus attentif lorsque vous vous promènerez et peut-être aurez vous la chance d'apercevoir l'une ou l'autre de ces espèces fascinantes, qui poussent souvent plus près de chez nous qu'on ne le pense. C'est en espérant que cette série d'articles vous a plu que je vous dit à très bientôt 😉

Note : Si vous avez des questions ou des remarques, n'hésitez pas à me contacter ou à laisser un commentaire.

 

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