Suite aux questions de plus en plus nombreuses concernant mes terrariums, je vous ai concocté un article "pas à pas" très complet vous montrant comment j'ai réalisé la plupart d'entre eux. Cet article complètera celui où je présente mon grand terrarium avec toutes les conditions nécessaires à la réussite de vos cultures.

Note : comme précisé à la fin de l'article concernant mon grand terrarium, cette technique peut servir de base même pour les terrariums/paludariums destinés à abriter des animaux. En effet cette note vous explique pourquoi l'élevage d'animaux et la culture des plantes épiphytes sont une bonne combinaison dans une structure de type terrarium ou paludarium.

          Un petit rappel pour présenter les points importants à ne pas oublier lors de la réflexion de votre projet :

  • Lumière : des néons horticoles/d'aquarium. Personnellement j'utilise un tube T8 30 W (4 000 K pour la couleurs) et 2 tubes T5 39 W (4000 K et 6500 K) avec réflecteurs et 2 néons horticoles 36 W (4000 K) avec réflecteurs situés à côté du terrarium (ils éclairent d'autres collections) mais qui éclairent quand même à l'intérieur du terrarium : un des réflecteurs a été orienté pour cela. Ces tubes sont allumés entre 12 et 14 heures par jour suivant la saison. Si vous voulez en savoir plus sur les systèmes d'éclairages horticoles, je vous invite vivement à lire cet article qui devrait beaucoup vous intéresser.

 

  • Humidité : une cascade et un brumisateur ultrasonique reliés à un programmateur. Ce terrarium est conçu pour être "immergé" sur quelques centimètres sous les pots (sans que l'eau ne les touche bien sûr) afin de maintenir une humidité plus stable, l'hiver notamment. Il m'est possible de tout "allumer" quand il fait trop chaud ou trop sec et de plonger le terrarium dans une brume dense et épaisse, qui rafraîchit rapidement le tout et augmente l'hygrométrie jusqu'à 100% si besoin (ce qui plaît beaucoup à mes Tillandsia). Pour les photos de la brume, je vous invite à consulter l'autre article.

 

  • Aération : ce terrarium étant à l'origine conçu pour des reptiles, il dispose de 2 grilles (une devant en bas, l'autre au fond en haut) de la longueur du terrarium. De plus, un ventilateur (celui de mon fogger) permet un circuit d'air plus "horizontal". Vous pouvez utiliser une cuve d'aquarium mais il faudra y placer plusieurs ventilateurs pour compenser l'absence de grilles d'aération (même si les aquariums sont ouverts au dessus, ce n'est pas suffisant pour ces plantes !).

 

  • Température : traceur industriel autorégulant sous le substrat, ce qui permet d'évaporer l'eau des vaporisations. Il ne fonctionne quasiment jamais car il fait chaud dans mon appartement, mais on ne sait jamais ;) . Vous pouvez utiliser tout autre système de chauffage (si vous avez besoin d'un chauffage) mais je vous déconseille les lampes IR, qui assèchent trop l'atmosphère. Le mieux étant les cordons chauffant car ils permettent d'évaporer l'eau déposée sur le substrat lors des vaporisations (très fréquentes chez moi).

 

         Voici la liste (non exhaustive) du matériel nécessaire  :

 

  • D’un terrarium ou de toute autre cuve (qui doit être aérée, évitez l'utilisation d'une cuve d'aquarium à moins d'envisager l'utilisation de petits ventilateurs). je vous conseille le verre car plus esthétique et plus résistant. Pour la taille, je pense qu'une des dimensions doit faire au moins 50 cm, mais tout dépend des espèces que vous allez cultiver à l'intérieur.

 

  • D’un système de brumisation (on peut s'en passer si vaporiser régulièrement ne vous fait pas peur). Personnellement, j'utilise des "super fog" qui présentent l'avantage de se placer à l'extérieur du terrarium, il n'y a plus qu'à glisser le petit tuyau par l'arrière (en trouant la grille d'aération). En plus ce type d'appareil possèdent un petit ventilateur intégré, ce qui améliore l'aération. Méfiez-vous des brumisateurs bon marché, sans ventilateurs : ça gicle partout et il faut le mettre à l’intérieur de ta structure donc moins intéressant je trouve. Cela dit, il existe maintenant des cascades en résine avec un emplacement prévu exprès pour ces petits brumisateurs, ce qui rend plus envisageable leur achat.

 

  • Un système d’éclairage (perso j’utilise des néons en terrarium pour tout un tas de raison, notamment le prix et le fait que ça ne chauffe pas beaucoup : les Tillandsia et la majorité des Phalaenopsis n’aiment pas trop les températures supérieures à 25°C, ce qui est vite atteint l’été avec du plasma ou autres lampes à décharges haute pression (MH, HPS, HQI…). N’oubliez pas les réflecteurs qui augmentent de plus de 90% le rendement de vos lampes.

 

  • 2 programmateurs (1 pour le fog et l’autre pour les néons). Vous pouvez en mettre un autre par exemple si vous voulez découpler le cycle de votre cascade avec celui du brumisateur, mais ça ne change pas grand chose. De même si vous rajoutez des ventilateurs. Je vous conseille les programmateurs électroniques, les autres se décalent de plusieurs minutes tous les mois, ce qui est gênant à la longue. Même constat en cas de coupure de courant, tout se dérègle (alors que les électroniques ont une petite pile pour leur mémoire).

 

  • Une bonne triplette pour relier tous ces appareils.

 

  • Du substrat : billes d'argile pour le fond et des écorces de pin maritime au-dessus.

 

  • De quoi décorer votre terrarium : alors là, laissez libre cours à votre imagination tout est permis et cela n'a en général que peu d'incidence sur le développement de vos petites protégées. Pour ce terrarium, j'ai utilisé une grosse plaque de liège pour le fond, 2 plaques imitation roches en polystyrène expansé pour les côtés, une cascade… il n'y a quasiment pas de limite !

 

  • Des plantes (ben oui quand même 😉 )

 

Note : Attention, dans tous les cas, fiez-vous à la notice du constructeur en ce qui concerne l'utilisation ou la mise en place des appareils électriques. Je ne saurai être tenu pour responsable en cas d'accidents.

 

        Vous êtes prêts ? C'est parti !

        La première étape est de coller la plaque de liège (après l'avoir coupée aux dimensions souhaitées). Pour découper précisément ce type de bois, j'utilise une scie à métaux. Pour coller, le silicone acétique est un bon choix, on en trouve facilement dans les magasins d'aquariophilie. Ce type de silicone est en plus non toxique (même si il sent le vinaigre ^^). Afin de faciliter le collage et surtout le séchage, placez le fond du terrarium vers le bas (sur une surface lisse, sans quoi vous risquez de fendre le verre), il suffira ensuite de placer des objets assez lourds pour être sûr que la plaque se colle bien correctement sur toute sa surface. Laissez sécher au moins 24H, c'est suffisant pour passer aux étapes suivantes.

 

Collage du fond en liège

 

         Une fois la colle sèche, vous pouvez remettre votre terrarium en place. J'ai ensuite installé les néons, histoire d'avoir une bonne luminosité pour la suite des opérations. Votre terrarium devrait maintenant ressembler à cela :

 

Résultat après collage du liège

 

          Il faut ensuite placer les décors latéraux. Etant en polystyrène expansé, la découpe est un jeu d'enfant. Faites tout de même attention lors de vos découpes et de vos manipulations, ce matériau est fragile. Il ne reste plus qu'à les coller de la même façon que ci-dessus, mais sans mettre de poids dessus évidemment. Pour masquer les zones découpées (qui apparaissent de la couleur du polystyrène), vous pouvez utiliser de la peinture (résistante à l'eau évidemment) ou de la colle et du sable.

          Il est possible de rajouter d'autres morceaux de liège dans le terrarium (toujours collés avec du silicone), si vous voulez disposer de plus de points d'accroches pour vos épiphytes (idéal pour les petits Tillandsia). Dans ce cas, utilisez des pics à brochette ou toute autre petite cale pour maintenir cela bien en place pendant le séchage.

 

Mise en place des décors latéraux

 

          Il est même possible de disposer du liège au niveau de la vitre supérieure, afin de pouvoir y disposer d'autres petites plantes. Faites bien attention à ne pas masquer un néon pendant cette étape : mettez bien votre petit morceau de liège entre les 2 tubes, d'où l'utilité de placer les néons avant. Pour le séchage, j'ai utilisé un bambou que j'ai coincé verticalement (voir photo ci-dessus). Voilà à quoi peut ressembler ces petits rajouts une fois en place :

 

Détail du système de fixation sur la vitre supérieure

 

         L'étape suivante concerne la mise en place du fond. Pour éviter que la cascade ne soit trop enfoncée dans le substrat, j'ai fabriqué, avec les chutes de polystyrène, un petit support pour la rehausser. Le petit espace libéré m'a permis de masquer les sondes par exemple. Cette étape, qui concerne l'aspect esthétique, est bien entendu facultative. Cela dit, je ne regrette pas de l'avoir fait…

 

 

          Une fois tout cela en place, vous pouvez mettre au fond les billes d'argile. Elles permettront à l'eau de ne pas stagner au niveau des morceaux d'écorce si vous avez la main lourde lors des arrosages/vaporisations. J'ai même déjà volontairement laissé quelques centimètres d'eau au fond, lorsque j'ai eu un petit problème au niveau de la brumisation, c'est très efficace mais ne pas le faire trop longtemps car il y a toujours un peu d'eau qui remonte par capillarité.

 

Mise en place des billes d'argiles

 

          Placez ensuite le cordon chauffant dessus si vous en mettez un. Entre les billes et le cordon, j'ai placé une petite grille, afin d'éviter que tout se mélange et aussi pour pouvoir donner au cordon la forme souhaitée, de manière stable. Le livre placé sur le support de la cascade m'a permis de travailler à l'aise, sans que des billes ne se glissent un peu partout sous le support.

 

Disposition du cordon chauffant

 

          Les câbles d'alimentation du cordon chauffant et de la pompe de la cascade sont glissés dans une ouverture faite sur la grille d'aération arrière, juste au-dessus de la cascade. De même pour le tuyau permettant l'arrivée de la brume (je rappelle que le brumisateur est situé à l'extérieur de mon terrarium). Voici une photo vu du dessus, à l'arrière droite du terrarium, au dessus de la cascade. C'est moche mais on s'en fiche, tout cela est caché par le petit meuble que j'ai fabriqué pour masquer les néons, (voir photo de l'étape suivante).

 

Vu du dessus de l'arrière du terrarium, avec la petite ouverture dans la grille d'aération pour faire passer les câbles/tuyaux

 

          Vous pouvez ensuite disposer la cascade sur son support. J'ai également placé le thermomètre/hygromètre lors de cette étape car je voulais qu'il soit ensuite en partie enterré sous le substrat d'écorce. J'ai également réalisé un petit coffrage (pour masquer les néons) et 2 petits meubles (pour poser 2 terrariums) en contreplaqué. Cela donne plus de cohérence à l'ensemble. Encore une fois, cela est facultatif et ne concerne que l'esthétisme de la structure.

 

Mise en place de la cascade et d'autres appareils

 

          C'est maintenant un des moments que je préfère, placer les morceaux d'écorce : ça va vite, ils masquent tout ce qui n'est pas beau, et en plus j'adore l'odeur 🙂 . Cette étape est surtout d'ordre esthétique, même si je pense que lors des vaporisations, elles absorbent l'excès d'eau (je vaporise tous les matins et j'en mets volontairement sur les écorces) et la restitue lentement au cours de la journée, surtout si un système de chauffage a été placé dessous. Cela contribue au maintien d'une bonne hygrométrie. Voilà, votre structure est prête à accueillir vos plantes !

 

Mise en place du substrat

 

           C'est maintenant la partie la plus ludique : disposer vos Belles comme il vous semble. Me concernant, les Phalaenopsis en pot ont été placés en bas sur le substrat et toutes les épiphytes (Phalaenopsis et mes chers Tillandsia) sur des crochets disposés sur la plaque en liège au fond et sur les petits morceaux de liège placés judicieusement sur la vitre supérieure, à différents endroits. C'est d'ailleurs grâce à cette technique que j'ai pu réaliser un petit coin (ma "nurserie") près de la cascade pour les espèces fragiles. Voilà ce que ça peut donner si vous possédez beaucoup de plantes :

 

Installation des végétaux

 

           Voilà ce que donne cette même méthode, appliquée à un terrarium plus petit. Celui-ci est dédié aux Tillandsia uniquement. Il est donc un peu plus sec, plus lumineux et possèdent un système de chauffage IR, ce qui fait qu'il est potentiellement capable d'accueillir des animaux comme des lézards par exemple.

 

 

         C'est tout pour aujourd'hui. J'espère que cet article vous aidera, ou vous inspirera pour vos futures créations. N'oubliez pas, ce tutoriel n'est qu'un exemple : à vous d'adapter cette méthode en fonction de vos plantes, de votre capacité à bricoler, de votre manière de cultiver, de vos exigences esthétiques et aussi de votre budget. Faites-vous plaisir avant tout 🙂

         N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Bon bricolage et bonne culture, à bientôt pour de nouvelles aventures 😉

 

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