Suite à de nombreuses questions concernant l'apparition et le développement des racines sur les keikis (rejets naissant sur une hampe), j'ai décidé de vous concocter un article "pas à pas" pour vous montrer une technique très simple permettant de favoriser l'apparition et le développement de racines sur vos petits bébés (pour ceux qui ne connaissent pas bien les keikis, je vous invite à lire cette page). Cela est très utile pour accélérer le processus et gagner du temps mais surtout si vous devez envisager une séparation prématurée : par exemple, si la partie de la hampe située entre le(s) keiki(s) et la plante mère commence à jaunir et qu'il reste donc peu de temps au petit pour former des racines avant la séparation, surtout s'il en a aucune (pas de panique par contre tant que ce n'est que l'extrémité de la hampe qui jaunit car bien souvent, le jaunissement s'arrête au niveau du keiki, au moins pendant quelques mois. Le keiki reste ainsi connecté à la plante mère pendant ce temps et peut donc encore produire des racines rapidement, surtout si vous appliquez la méthode de cet article).

Note : les informations de cet article peuvent aussi être utilisées pour un rejet situé à la base de la plante mère (on ne parle pas de keiki dans ce cas). Si le rejet est proche de le surface du pot, il n'y aura pas besoin de ligaturer la sphaigne mais juste d'en coincer un peu entre la base du rejet et le substrat.

 

          Deux méthodes ont déjà fait leurs preuves pour favoriser le développement des racines :

Les hormones : elles "forcent" la plante à produire des racines.

Une augmentation d'humidité : qui va permettre d'augmenter les chances d'apparition de racines et surtout favoriser leur développement une fois émises.

Note : n'étant pas fan des produits chimiques, je me suis concentré sur la deuxième méthode, que j'ai adapté pour l'occasion en m'inspirant d'une technique horticole qui est le marcottage aérien (très facile à réaliser). Il est cependant possible de combiner les 2 méthodes (faire le montage en appliquant un peu d'hormone avant de recouvrir de sphaigne).

 

 

          Avant de vous lancer, vérifiez que vous avez tout le matériel nécessaire pour effectuer ce montage :

  • Un keiki dont la taille n'a pas d'importance. Pour l'exemple j'en ai choisi un de quelques semaines seulement. La plante mère en possédant 2, j'ai choisi de ne faire le montage que sur un seul keiki, pour pouvoir comparer les résultats ensuite.
  • Des liens (j'utilise des bandes nylon que je découpe dans des collants).
  • Un peu de sphaigne (au pire, de la mousse de jardin stérilisée avec de l'eau chaude, mais elle est nettement moins efficace en termes de rétention d'eau que la sphaigne…).
  • Un vaporisateur.

 

 

          La première étape consiste à humidifier la sphaigne, ce qui va la rendre souple et donc plus facile à manipuler (sèche, elle se fragmente). Utilisez de l'eau minérale de préférence ou de l'eau de pluie, évitez l'eau du robinet surtout si elle est calcaire et/ou très chlorée. Si vous voulez utiliser des hormones, il faut l'appliquer sur la hampe maintenant avant de passer à la suite.

 

 

          Faites une boule de sphaigne et appliquez-la délicatement en entourant la hampe à la base du keiki. Veillez à ne pas disposer la sphaigne trop "haut", afin que le keiki ne soit ni trop étouffé, ni trop à l'ombre. Une fois en place, maintenez bien la sphaigne (d'une seule main, car vous allez avoir besoin de l'autre) pour qu'elle ne bouge pas pendant l'étape suivante.

 

 

          Avec l'autre main, faites passer un lien entourant la boule de sphaigne. Tendez ce lien, vous devriez alors pouvoir lâcher la sphaigne et libérer votre première main (photo ci-dessous) pour pouvoir faire un ou plusieurs noeuds avec le lien.

 

 

          Bravo, vous avez fait le plus dur ! La boule de sphaigne, encore peu structurée, est néanmoins stable.

 

 

        Il ne reste plus qu'à rajouter d'autres liens, pour éviter que la sphaigne ne tombe et pour maintenir la boule relativement compacte.

 

 

 

          Voilà, c'est terminé ! Votre keiki s'épanouit désormais dans une atmosphère plus confortable car plus humide. N'oubliez pas d'humidifier régulièrement (tous les jours ou presque si possible, toujours avec de l'eau minérale ou de pluie). Si vous êtes peu disponible, je vous conseille de mettre plus de sphaigne, ce qui constituera un plus gros "réservoir" à humidité. Il ne vous reste plus maintenant qu'à surveiller la croissance ou l'apparition des racines sur votre keiki.

 

 

Note : comme on peut le voir sur cette photo, le keiki présente sur le côté un bourgeon floral. Je l'ai par la suite retiré afin de favoriser le développement végétatif du keiki. En effet à ce stade, il est préférable que l'énergie disponible soit utilisée pour le développement des feuilles et des racines.

 

          4 mois plus tard, le keiki sur lequel j'avais pratiqué cette technique a bien grandi et présente 2 belles racines qui épousent la petite boule de sphaigne :

 

 

 

         Comme précisé au début de l'article, la plante mère avait 2 keikis et je n'ai réalisé ce montage que sur l'un des deux. L'autre ne présente pas de racines pour l'instant (peut-être un petit départ, je n'en suis pas encore sûr) mais semble faire une fleur. Cela prouve bien que ce montage est efficace et favorise réellement l'apparition et le développement des racines sur un keiki :

 

 

          Quelques semaines plus tard, la fleur de ce keiki s'est ouverte. Je me suis donc retrouvé avec un petit keiki ayant une unique fleur (pas de hampe) presque aussi grosse que lui :

 

 

          Quant à l'autre keiki (celui avec le montage et les racines), c'est carrément une hampe qu'il émet :

 

 

          J'espère que cet article vous sera utile, si vous avez des remarques ou des questions n'hésitez pas à me contacter ou à laisser un commentaire. A bientôt :)

 

Rappel : si vous voulez en savoir plus sur les keikis, ou d'une manière plus générale sur les rejets, consultez cette page (pour bien comprendre le phénomène) ou cet article (pour apprendre à les séparer de la plante mère).

 

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