Vous trouverez ici l'ensemble des informations utiles à la culture des Phalaenopsis. Ces informations ne sont que des lignes directrices, que vous devrez adapter aux paramètres propres à votre intérieur ou à votre matériel de culture. Il va de soi qu'une orchidée posée sur le rebord d'une fenêtre et la même orchidée cultivée en terrarium ne va pas demander les mêmes soins. Dans tous les cas, ne changez de méthode de culture que si cela s'avère nécessaire : on ne change pas une équipe qui gagne et ce, même si vous faites l'inverse de ce que la plupart des cultivateurs conseillent !

          Retenez aussi qu'il vaudra toujours mieux pécher par défaut que par excès, que ce soit pour l'arrosage, l'humidité, la luminosité ou l'engrais. En effet les carences en eau, hygrométrie ou engrais ne tuent que lentement les Phalaenopsis. A l'inverse un excès d'apport d'eau ou d'engrais aura tôt fait de malmener les racines, de manière souvent irréversible. De même, une humidité trop importante pourra poser des problèmes phytopathologiques alors que s'il en manque, la plante vous le fera savoir en séchant lentement par les extrémités, ce qui vous laissera le temps de réagir. La lumière lorsqu'elle n'est pas assez forte, provoque des problèmes de croissance : absence de croissance, étiolement (la plante s'allonge anormalement pour aller chercher la lumière), absence de fleurs, décoloration des feuilles… Un excès de lumière quant à lui, peut "griller" une partie de vos plantes en quelques heures seulement et de manière définitive !

Si vous êtes pressés

          Voici un résumé des principales règles à respecter pour cultiver un Phalaenopsis :

1. Mettez-les près d'une fenêtre ou dans un endroit lumineux, en évitant le soleil direct l'été et l'après-midi.

2. Arrosez en moyenne une fois par semaine l'été, une fois tous les 10 jours l'hiver. L'arrosage doit être abondant et complet. Ne laissez pas d'eau stagner dans la soucoupe ou le cache-pot.

3. N'arrosez qu'avec de l'eau à température ambiante, sans chlore ni calcaire (ex : eau de pluie, eau filtrée, eau minérale…).

4. Mettez de l'engrais adapté un arrosage sur 2 l'été, une fois par mois maximum l'hiver. Respectez les doses indiquées (ou diminuez-les).

5. Ne les mettez pas dehors l'été, veillez à ce qu'ils n'affrontent pas des températures inférieures à 16°C ou supérieures à 35°C.

6. Surveillez l'état du mélange de culture, s'il semble trop vieux (il ne sèche pas, il est noir et fragmenté), rempotez sans tarder.

 

          Ces recommandations sont surtout destinées aux débutants. Elles sont valables pour la majorité des Phalaenopsis hybrides mais vous devrez vous reporter aux fiches botaniques pour les plantes plus délicates que sont les Phalaenopsis botaniques.

Note : compte tenu des multiples paramètres à prendre en compte lors de la culture de ces plantes, les conseils qui suivent ne sont que des "moyennes" de ce que j'ai pu observer ou lire. N'oubliez pas que ce ne sont que des conseils 🙂

 

ArrosageEngrais ; Floraison ; HygrométrieLumière ; Pots et supports de cultureRejets et keikis ; Rempotage ; Substrat ; Température

 

Lumière

          Les Phalaenopsis vivent généralement à l'orée des forêts humides, accrochés aux arbres. Ce sont donc des orchidées relativement peu gourmandes en lumière et elles n'apprécient guère le soleil direct (sauf le matin et l'hiver). Cela dit, si la luminosité est insuffisante la plante ne pourra pas se développer correctement ou pire dépérira. Plusieurs solutions sont possibles pour offrir à vos plantes la lumière dont elles ont besoin :

Rebords de  fenêtre : 

          C'est le cas le plus fréquent. Il faut alors les mettre à proximité de la fenêtre. Laissez 10 à 20 cm au minimum entre les vitres et la plante. Sans éclairage artificiel, il ne faut pas espérer les éloigner trop des vitres (pas plus d'un mètre) car la quantité de lumière diminue rapidement en intérieur lorsqu'on s'éloigne des fenêtres. Bien entendu, l'exposition a également son importance : évitez les fenêtres côté Nord car trop peu lumineuses et veillez à protéger avec un voilage celles exposées Sud ou Sud-ouest. Enfin, il est évident que la présence d'un radiateur sous la fenêtre va poser des problèmes l'hiver, évitez donc ce type de disposition.

          En plus de ces indications, il faudra tenir compte de la situation de votre maison ou appartement. Si vous êtes en ville avec beaucoup de grands immeubles aux alentours, il faudra rapprocher vos orchidées un peu plus des fenêtres et ne privilégier que les fenêtres orientées Sud. Si vous n'avez pas de fenêtre côté Sud ou si votre appartement est malgré tout trop sombre, vous risquez d'avoir du mal à cultiver vos Phalaenopsis. Il existe cependant une alternative : l'éclairage artificiel.

 

La lumière artificielle :

          Bien que nécessitant un peu d'investissement, l'installation de lampes ou de néons permet un contrôle total de la luminosité. Quelques règles cependant à respecter :

  • N'utilisez que des lampes ou des néons adaptés à l'horticulture. Généralement il est conseillé d'en mettre plusieurs (un spectre "chaud" (rouge ou jaune) et un spectre "froid" (blanc ou bleuté) par exemple). Les néons achetés en magasin d'aquariophilie peuvent convenir, du moment que le spectre convient pour les plantes. Il existe des lampes à large spectre mais elles sont plus onéreuses et seulement recommandées pour les collections importantes.
  • N'utilisez pas d'halogènes ou d'ampoules classiques (à incandescence). Elles n'émettent pas le bon spectre lumineux et chauffent trop compte tenu de leur rendement. Une plante a l'impression d'être presque dans le noir à côté de ce type d'éclairage.
  • Ne placez pas les plantes à moins de 20 cm des tubes, et pas à plus de 60cm.
  • Eclairez environ 12 à 16 heures par jour (suivant l'intensité et la saison) si vos plantes ne voient pas la lumière du jour. Dans le cas d'un appoint de lumière artificielle pour compléter celle apportée naturellement, quelques heures le matin et le soir devraient suffire. Faites en sorte dans ce cas que l'orchidée ait ses 12 heures minimum d'éclairage par jour.
  • Il est vivement conseillé d'utiliser un programmateur pour régler les heures d'éclairage.

Note : si vous voulez en savoir plus sur les systèmes d'éclairages horticoles, je vous invite vivement à lire cet article qui devrait beaucoup vous intéresser.

 

Température

          Une bonne température est importante pour le développement des Phalaenopsis. Ces températures idéales varient suivant l'espèce. Dans la nature, la majorité des espèces vivent avec environ 28/30°C le jour et 20/22°C la nuit. En général, les températures rencontrées en intérieur conviennent (entre 18°C l'hiver et 25°C l'été). Cependant un abaissement léger de température la nuit peut être profitable, mais cela est parfois difficile à réaliser en intérieur. Les Phalaenopsis sont pour la plupart des orchidées de serres chaudes, ne les exposez pas régulièrement à des températures inférieures à 18°C. Evitez de passer la barre des 14/15°C, même ponctuellement surtout si le mélange dans les pots est humide. C'est la raison pour laquelle les Phalaenopsis sont des orchidées à ne pas mettre dehors à la belle saison, à moins d'habiter une région où les températures nocturnes le permettent.

          Il faut également veiller à ne pas dépasser les 30/32°C. Au-delà de cette température la croissance est ralentie et une température élevée favorise l'apparition de maladies.

          Certaines espèces botaniques nécessitent des écarts de plus de 10°C entre le jour et la nuit, ou des périodes de repos marquées et généralement plus fraîches. C'est une des raisons qui, avec l'humidité nécessaire plus importante, font que les Phalaenopsis botaniques sont plus difficiles à réussir. Pour connaître les températures rencontrées dans la nature par les Phalaenopsis botaniques, consultez les fiches botaniques.

 

 Hygrométrie 

          L'humidité ambiante en intérieur (qui varie en moyenne entre 30 et 50 %) n'est un obstacle que si l'on cultive des Phalaenopsis botaniques (particulièrement en épiphyte). Les hybrides cultivés en pot, bien plus résistants, s'en accommoderont. Il faut tout de même surveiller que la plante ne sèche pas. Dans cette optique, ne placez pas vos plantes dans des endroits à risques, surtout l'hiver (à proximité de la cheminée ou d'un radiateur par exemple). Les premières parties atteintes sont les racines aériennes, la pointe des feuilles et surtout les boutons floraux qui chuteront après avoir séché rapidement. Pour pallier à ce problème, plusieurs solutions s'offrent à vous :

  • Le meilleur moyen de s'affranchir de ce problème est de les cultiver en terrarium, mais cela n'est pas toujours possible (pour des raisons évidentes de place, de budget…) voire intéressant si on ne possède que quelques plantes.
  • Il est possible de recréer facilement un microclimat humide en disposant de l'eau (dans un bac ou un plateau) sous la plante. On peut utiliser des billes d'argiles pour accroître l'évaporation. Dans tous les cas le pot (ou la plante) ne devra jamais toucher directement l'eau ! La plante pourrait pourrir rapidement. Pour remédier à cela, utilisez une soucoupe retournée qui servira à poser le pot au-dessus du niveau de l'eau. Pour apprendre à réaliser ce genre de bacs, lisez cet article.

 

 

  • Les vaporisations du feuillage et de la surface du pot sont également bénéfiques, mais faites cela le matin de manière à ce que vos plantes soient sèches avant la nuit. N'oubliez pas que dans ce cas il s'agit d'humidifier légèrement le pot, pas de l'arroser !
  • Utilisez ce que l'on pourrait appeler l'effet de masse, c'est-à-dire regrouper les plantes pour recréer un microclimat plus favorable à l'épanouissement de celles-ci.
  • Ne vaporisez jamais de l'eau très froide, et utilisez toujours de l'eau de pluie ou filtrée. En effet les minéraux contenus dans l'eau du robinet peuvent former des pellicules sur les feuilles ce qui, à la longue, peut gêner les échanges gazeux.

 

Arrosage

          L'arrosage est la partie délicate de la culture des Phalaenopsis. En effet le besoin en eau de la plante est fonction de plusieurs paramètres :

  • Plus il fait chaud et/ou sec, plus la plante aura besoin d'eau souvent.
  • Plus le substrat (ou mélange de culture) est grossier, plus la plante aura besoin d'eau souvent.
  • Plus il y aura de lumière, plus la plante aura besoin d'eau souvent.
  • Une plante en période de croissance aura un besoin en eau plus important qu'une plante en repos.
  • Les jeunes plantes sont plus vulnérables au manque d'eau.
  • Attendez quelques jours avant d'arroser après un rempotage afin de laisser le temps aux racines blessées de cicatriser.

          Comme précisé dans la partie dédiée à l'étude de leurs racines, les racines sont entourées d'un voile blanchâtre appelé velamen. Le velamen agit comme une éponge et protège les racines de la dessiccation. Lorsqu'il est humidifié, le velamen laisse transparaître les cellules vertes situées en dessous. En clair si les racines sont vertes et le substrat foncé, elles n'ont pas besoin d'eau. Au contraire si elles sont blanches et le substrat sec, c'est qu'il est temps d'arroser. Cela donne en moyenne un arrosage hebdomadaire l'été et un arrosage tous les 10 à 12 jours l'hiver pour les plantes en pot  (pour les plantes cultivées en épiphyte, arrosez dès que la sphaigne est sèche, soit tous les 2, 3 ou 4 jours suivant l'hygrométrie). Arrosez toujours le matin et en évitant de mouiller le coeur de la plante. Evitez aussi de mouiller les feuilles si jamais, à cause d'une hygrométrie trop élevée, le temps de séchage est long. Ne mouillez jamais les feuilles le soir (car cela limiterait les échanges gazeux, qui sont plus importants la nuit que la journée).

 

         Quelques précisions sur la qualité de l'eau utilisée :

  • Utilisez de l'eau à température ambiante, peu chargée en minéraux (eau de pluie, de source, filtrée, minérale…), avec un pH légèrement acide (donc inférieur à 7).
  • Evitez l'eau du robinet trop calcaire et/ou trop chlorée, surtout sur de longues périodes. Si elle sent trop le chlore, laissez-la reposer 24 heures dans un récipient ouvert avant de l'utiliser. Si elle est vraiment trop calcaire, utilisez de l'eau de pluie ou de l'eau minérale/de source. Vous pouvez aussi utiliser des carafes filtrantes pour améliorer la qualité de l'eau mais cela n'est rentable que pour les petites collections.
  • Les eaux déminéralisées ou osmosées peuvent être utilisées mais avec un léger apport d'engrais (car il n'y a pas assez de minéraux sinon).
  • Si vous décidez d'utiliser de l'engrais en poudre, dissolvez-le dans l'eau quelques heures avant l'arrosage.
  • N'utilisez pas d'adoucisseur (appareil ou produit), il semblerait qu'ils relarguent certains éléments nocifs pour les plantes après une certaine durée d'utilisation. 

Note : personnellement j'utilise pour la quasi-totalité de mes plantes de l'eau de source locale ayant peu de minéraux (résidus à sec < 30 mg/L) et un pH légèrement acide (pH=6.5). Un peu d'engrais en plus de temps en temps et le tour est joué ! Pas la peine de se compliquer la vie (et en plus ça ne coûte qu'à peine plus d'1 € les 9 litres). Il y a forcément des eaux vendues en grande surface près de chez vous ayant à peu près ces caractéristiques (on retrouve ces informations sur les étiquettes ou sur internet).

 

          Pour arroser plusieurs techniques :

Arrosage par le dessus : dans ce cas veiller à apporter un volume à peu près équivalent à celui du pot.

Arrosage par immersion du pot : plus efficace, cette technique présente l'avantage de mouiller intégralement les racines. Attention toutefois à maintenir le mélange de culture lors de l'immersion (pas trop rapide) sous peine de le voir s'échapper du pot. Quelques secondes suffisent, évitez de les laisser plus de quelques minutes dans l'eau. Il est conseillé de changer l'eau entre chaque plante si vous avez plusieurs orchidées.

Note : si vous utilisez des cache-pots, laissez impérativement égoutter les pots quelques minutes avant de les remettre en place.

 

Engrais

          Bien que frugales du fait de leur mode de vie en épiphyte, les Phalaenopsis ont besoin d'apports en minéraux, notamment en Azote (N), en Phosphore (P) et en Potassium (K). En effet le mélange de culture, du moins quand il est neuf, est totalement dépourvu de minéraux. Dans la nature, ce sont les débris végétaux, le ruissellement de l'eau le long des branches de l'arbre hôte ou l'activité animale qui apportent les minéraux à l'orchidée. Chez vous, il faudra utiliser de l'engrais adapté (l'engrais 'Orchidées' du commerce peut faire l'affaire) à une fréquence moyenne d'une fois tous les 15 jours l'été et une fois tous les mois l'hiver. Quelques règles à respecter :

  • N'engraissez jamais 2 fois de suite. Alternez toujours avec au minimum un arrosage sans engrais.
  • N'engraissez jamais une orchidée qui vient d'être rempotée ou qui montre des signes de déshydratation.
  • N'engraissez que modérément les orchidées fragilisées par des maladies ou des erreurs de culture.
  • Préférez les engrais liquides aux engrais en poudre. Si toutefois vous décidez d'utiliser de l'engrais en poudre, dissolvez-le plusieurs heures avant utilisation.
  • Divisez par 2 les doses indiquées sur l'étiquette des engrais pour orchidées achetés en grandes surfaces.

Note : Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire cet article dédié aux besoins en minéraux des plantes et à l'utilisation d'engrais.

 

Le substrat

          N'oubliez pas les Phalaenopsis sont pour la plupart épiphytes. Ils ne vivent donc pas dans de la terre ou du terreau. Il existe de nombreux types de mélanges de culture pour les Phalaenopsis. En voici quelques exemples :

  • Le mélange classique copeaux d'écorce de pin (granulométrie 10/25 mm en général) + sphaigne ou mousse + billes d'argile ou vermiculite. C'est le mélange standard pour les Phalaenopsis (ainsi que pour la majorité des orchidées tropicales épiphytes). On en trouve facilement chez les horticulteurs ou les producteurs d'orchidées. Méfiez-vous des mélanges vendus en grande surface, pour la plupart trop riches et retenant trop l'humidité, ils sont bien souvent inadaptés aux Phalaenopsis. Si vous n'arrivez pas à vous procurer un mélange tout prêt, achetez les différents ingrédients et faites-le vous même, comme expliqué dans cet article.
  • Billes d'argile + culture hydroponique. Plus rare, ce procédé semble donner de bons résultats mais nécessite un certain doigté. Le but est de disposer l'orchidée dans un pot avec des billes d'argile et de laisser le pot tremper dans de l'eau (filtrée ou changée régulièrement). L'eau en remontant par capillarité va alimenter les racines. La difficulté ici est d'estimer la vitesse de remontée de l'eau, qui varie en fonction du type de billes d'argile utilisé. Ce système est pratique car l'entretien est limité à son maximum, mais les plantes cultivées "normalement" ont des fois du mal à s'adapter à se type de culture (à cause d'une réadaptation délicate du système racinaire), et c'est encore pire dans l'autre sens (lorsque la plante passe de la culture hydroponique à une culture "normale").
  • La sphaigne utilisée seule peut également convenir, surtout lorsqu'il s'agit de fortifier le système racinaire d'un Phalaenopsis jeune ou malade (ayant perdu une partie de ses racines). Ce type de substrat nécessite des arrosages plus espacés que le mélange classique à base d'écorce de pin.

Note : en cas de culture hydroponique, dans un pot opaque ou encore dans une motte de sphaigne pure, il arrive que les racines (y compris l'apex) soient jaunâtres, voire blanches. Pas de panique tant qu'elles sont bien charnues ! Cette dépigmentation n'a aucune influence sur le fonctionnement du système racinaire.

 

Rempotage

           Il faut en moyenne rempoter tous les ans ou tous les 2 ans, de préférence au printemps et quelques jours après un arrosage car les racines sont encore un peu humides et donc moins cassantes que si elles étaient complètement sèches. Certaines espèces n'aiment guère les rempotages trop fréquents. Pour savoir quoi faire, regardez l'état du substrat et des racines :

  • Rempotez d'urgence si les racines sont en mauvais état (brunes lorsqu'elles sont humides, molles, comme vidées de leur substance). Si votre Phalaenopsis ne possède presque plus ou plus aucune racine vivante, complétez le rempotage par l'ajout d'un peu de sphaigne contre la base de la plante pour l'aider à raciner.
  • Rempotez si le mélange de culture renferme des champignons qui commencent à l'envahir.
  • Rempotez si votre mélange a viré au brun foncé presque noir et que les morceaux d'écorce sont petits. C'est souvent le cas dès la première année avec les orchidées provenant du commerce.
  • Evitez dans la mesure du possible de rempoter si la plante est en fleur ou en pleine croissance.

 

          Le rempotage est délicat pour le néophyte, mais il est en fait très facile et rapide à réaliser. Vous devez vous munir au préalable d'un pot adapté, du nouveau mélange de culture, d'alcool et d'une paire de ciseaux robustes. Le volume du nouveau pot devra être à peu près équivalent à celui des racines vivantes. Les racines vivantes sont vertes et non brunes lorsqu'elles sont humides. Voici comment procéder (je vous invite à lire cet article qui reprend tout cela en image) :

  1. Retirez la plante de son pot en évitant au maximum de blesser les racines. Pour ce faire, couchez le pot et tapotez dessus. Une fois la plante extraite du pot, lavez soigneusement celui-ci.
  2. Secouez délicatement la plante de manière à éliminer tout le mélange de culture usagé. Finissez à la main pour les bouts d'écorce les plus récalcitrants.
  3. Coupez, à l'aide des ciseaux désinfectés, toutes les parties douteuses ou mortes (molles ou sèches).
  4. Disposez un peu de matériel drainant (billes d'argile par exemple) au fond du pot et placer les racines dans le pot en maintenant la plante d'une main. L'autre main servira à remplir le pot du mélange de culture neuf.
  5. Une fois l'orchidée stabilisée, utilisez vos 2 mains pour tasser correctement le mélange, en tapotant sur le pot ou en appuyant délicatement à la surface. Veillez à ne pas laisser de parties vides de mélange dans le pot. vous pouvez ajouter un peu de sphaigne en surface pour retenir l'eau lors des vaporisations.
  6. Stérilisez les ciseaux, surtout si vous comptez rempoter ou tailler une autre plante dans la foulée. Voilà, c'est terminé !

Note : le surfaçage, c'est-à-dire lorsque l'on ne remplace que la partie superficielle du mélange de culture, peut être effectué n'importe quand. Il peut servir lors de petits accidents de manipulation ou lorsque l'on arrose un peu trop fort et qu'une partie du mélange de culture est manquant ou dégradé à la surface du pot.

 

Les pots et supports de culture

          Il en existe plusieurs, voici les 3 plus importants pour la culture des Phalaenopsis. Attention : si vous êtes débutants et que vous avez un Phalaenopsis hybride, n'optez que pour le pot en plastique transparent !

Les pots en plastique transparent : ils présentent l'avantage du pot (bonne hygrométrie pour les racines même par temps sec) avec en plus la possibilité de suivre la croissance, l'état d'hydratation des racines et l'état de décomposition du substrat. On en trouve aujourd'hui assez facilement.

Note : vous pouvez laisser les racines aériennes dépasser du pot, ce n'est pas un problème, si ce n'est esthétique. Privilégiant le bien être de mes plantes, je les laisse, mais s'il y a suffisamment de belles racines à l'intérieur du pot, vous pouvez en couper quelques-unes ou essayer de les faire rentrer de force, mais cela se solde souvent par une blessure de la racines ou pire, une cassure nette (si vous décidez de faire cela, faites-le lorsque les racines sont humides car elles sont alors plus souples).

Les pots ajourés : parsemés de gros trous par lesquels passent les racines, ils permettent une meilleure aération des racines que les pots traditionnels, profitable voire vitale pour certaines botaniques. Ils offrent ainsi un bon compromis entre les pots et la culture en épiphyte mais sont difficiles à trouver. L'utilisation de ces pots nécessite des arrosages plus fréquents.

Note : il est possible d'ajourer soi-même des pots en plastique transparents en y perçant des trous.

La culture en épiphyte  ce mode de culture est à réserver aux terrariums et aux serres humides. C'est le plus proche des conditions naturelles rencontrées par les Phalaenopsis. La plante n'est pas cultivée dans un mélange de culture mais simplement posée sur du bois (généralement du liège). Le principe est simple, utiliser des liens pour maintenir les racines et la plante contre le support en bois, ajouter un peu de sphaigne pour favoriser la repousse des racines et attendre que la plante se cramponne. Le principal avantage de mode de culture est l'absence de mélange de culture et de tous les soucis qui en découlent (rempotages, manque d'aération, parasites…). Il y a également des inconvénients : il faut notamment posséder un terrarium, une serre ou n'importe quel système vous permettant de maintenir une hygrométrie satisfaisante. En effet les plantes, dans ces conditions, sont cultivées comme si elles étaient dans la nature et nécessitent donc des conditions d'humidité équivalentes à celles rencontrées in situ, sous peine de voir les racines et la plante sécher rapidement. Certaines espèces, par exemple P. lobbii, P. parishii ou encore P. lindenii, préfèrent nettement ce mode de culture. A noter qu'un Phalaenopsis cultivé en épiphyte pourra rester plus de 10 ans avant de nécessiter un changement de support, sauf ci celui-ci est trop petit. Si vous voulez en savoir plus, voici un article détaillé montrant comment procéder pour installer votre Phalaenopsis en épiphyte.

 

 

La floraison

          La floraison est la récompense attendue par tous ceux qui cultivent des orchidées. Les Phalaenopsis peuvent fleurir plusieurs fois par an, parfois sur la même hampe. Mais comment favoriser cette floraison ? Voici quelques conseils :

  • La première chose à faire est de cultiver vos plantes dans les meilleures conditions, en leur apportant ce dont elles ont besoin quand elles en ont besoin.
  • Si malgré cela, vos Phalaenopsis ne fleurissent pas ou peu, il est conseillé, lorsque cela est possible, d'abaisser la température nocturne d'environ 5°C et d'augmenter légèrement la luminosité. Faites cela pendant 10 à 15 jours, en veillant à diminuer les arrosages et uniquement sur des plantes vigoureuses et non carencées en minéraux.
  • N'oubliez pas qu'entre le moment où la floraison est induite (lorsque la hampe pointe le bout de son nez) et l'ouverture des fleurs, il se passe plusieurs mois pendant lesquels il faudra chouchouter vos belles. Evitez surtout la sècheresse ambiante et les courants d'air froid, qui auront vite fait de faire tomber les boutons. Veillez également à ne pas laisser à proximité des fruits mûrs (surtout les pommes) car ils dégagent de l'éthylène qui peut faire avorter la floraison.

Une fois la floraison passée, que faire de la hampe ? 2 solutions s'offrent à vous :

  • Le plus simple et le plus recommandé est de couper la hampe à la base. Il faudra attendre quelques mois pour voir une nouvelle hampe apparaître.
  • Il est également possible de forcer la plante à refleurir (cette technique est propre aux Phalaenopsis). Pour ce faire, il faut couper la hampe 5mm au dessus du bourgeon latent le plus gros. Les photos ci-dessous devraient vous aider à les reconnaître.

 

 

          Les bourgeons latents sont des bourgeons n'ayant pas évolué en fleurs. On les distingue car ils dépassent souvent (mais de très peu!) la bractée qui les protège. A l'inverse si le bourgeon a déjà évolué en fleur, il ne restera, une fois la fleur fanée, que la cicatrice du pédicelle floral (la petite tige qui portait la fleur). Une fois le ou les bourgeons latents identifiés, il suffit de couper la hampe en biais quelques millimètres au dessus de celui situé le plus en haut de la hampe (voir pointillés rouges sur les 2 premières photos). Si tout se passe bien, vous verrez ces bourgeons latents se "réveiller" pour évoluer en une nouvelle hampe. Quelques points importants cependant concernant cette technique :

  • Cette technique force littéralement la plante à refleurir et ce sera forcément au détriment de la croissance des feuilles ou des racines. N'utilisez donc cette méthode que sur des sujets vigoureux.
  • La floraison forcée est toujours moins spectaculaire que la floraison naturelle. Il y aura moins de fleurs et elles seront bien souvent plus petites.
  • Il peut arriver que le bourgeon latent n'évolue pas en fleurs, mais en keiki, sorte de petit rejet qui apparait des fois à l'extrémité des hampes. Voir la partie suivante.

 

Les rejets et les keikis

          Les Phalaenopsis sont capables de se reproduire par voie asexuée (c'est-à-dire sans avoir recours aux fleurs), en formant des rejets. Dans ce cas, les rejets sont alors des clones de la plante mère (même patrimoine génétique et donc mêmes caractéristiques). Les rejets peuvent apparaître à la base de la plante ou, plus fréquemment chez les Phalaenopsis, au niveau des hampes, sur lesquelles un bourgeon ne va pas évoluer en fleur, mais en une nouvelle plante : on appelle cela un keiki (ce qui signifie "bébé" en Hawaïen). La principale différence au niveau de la culture entre les rejets situés à la base et les keikis est que ces derniers doivent être séparés de la plante mère et rempotés car la hampe sur laquelle ils sont apparus ne dure pas éternellement, et le petit est donc voué à être déconnecté de la plante mère, alors qu'il n'a pas ses racines dans du substrat.

 

          L'apparition d'un rejet ou d'un keiki peut avoir plusieurs origines et ce n'est pas toujours le signe d'une bonne ou mauvaise santé de la plante mère :

  • Plante mère très vigoureuse et prédisposée à former des rejets à sa base ou des keikis (cela dépend de l'hybride ou de l'espèce considérée).
  • Dérèglement hormonal.
  • Utilisation d'engrais inadaptés ou mal dosés.
  • Mélange de culture inadapté ou trop vieux qui entraine la mort des racines de la plante mère dans le pot. La plante n'a alors pas d'autres choix que de faire des racines au-dessus du pot, parfois au niveau d'un rejet à sa base ou d'un keiki.
  • Plante mère mourante. Elle peut parfois dans ce cas produire un ou plusieurs rejet(s) à sa base ou keiki(s) avant de mourir.

 

Exemple d'un Phalaenopsis qui a produit 2 rejets à sa base avant de mourir (cliquez pour agrandir)

 

 

Note : plus rarement, la plante va faire des rejets ou des keikis en même temps que des fleurs, voire avec des fleurs. C'est le cas du petit keiki à droite sur la photo, il ne fait que 4 cm et porte pourtant déjà 2 fleurs ! Le voici quelques semaines plus tard, une troisième fleur pointant même au milieu des feuilles :

 

 

          Il est possible (mais pas nécessaire) de séparer les rejets situés à la base d'une plante mère et il est vivement conseillé de séparer les keikis une fois qu'ils sont assez grands (pour les raisons évoquées ci-dessus). Sauf cas d'urgence (si le pied mère meurt ou si la hampe sèche par exemple), attendez la fin de la floraison du petit s'il est en fleur et attendez qu'il ait au moins 3 feuilles et 3 racines d'au moins 3 à 5 cm avant de le séparer. Une fois séparé, il pourra être rempoté dans un pot de petite taille avec de la sphaigne pour favoriser la reprise. Afin d'illustrer ces points importants, j'ai rédigé 2 articles très complets sur les keikis (ces articles sont également valables dans le cas des rejets situés à la base de la plante mère) :

  • Pour savoir quand et comment les séparer, je vous invite à lire cet article.
  • Pour savoir comment favoriser le développement de leur système racinaire, je vous invite à lire cet article.

Suite : les espèces botaniques (naturelles) de Phalaenopsis