Bienvenue dans le bestiaire des principales maladies qui peuvent toucher nos petites protégées (les Phalaenopsis étant beaucoup plus sensibles que les Tillandsia). Vous allez voir que si certains problèmes se règlent facilement d'autres sont beaucoup plus difficiles à surmonter. A retenir qu'il vaut mieux prévenir que guérir : profitez de chaque manipulation de vos plantes pour les observer sur toutes leurs coutures ! Voici quelques notions de base pour commencer :

  • Essayez de cultiver vos plantes dans les meilleures conditions (une bonne aération surtout et des arrosages pas trop abondants).
  • Observez-les régulièrement (et plus particulièrement avant l'achat).
  • Isolez toute plante suspecte.
  • Coupez les hampes, feuilles ou tout autre organe mort.
  • Intervenez dès que vous avez localisé et identifié le mal.
  • N'utilisez les produits chimiques que lorsque cela est vraiment nécessaire.
  • Lavez-vous les mains et stérilisez (flamme, alcool) les outils utilisés lorsque vous coupez un organe ou manipulez une plante malade.
  • Ne traitez jamais par grande chaleur ou lorsque la plante a soif.

          Les maladies vont se classer ici en fonction de leur origine :

AcariensAleurodesAlguesBactériesBrûluresChampignonsCochenilles à carapace – Cochenilles farineusesEscargots et limaces – PuceronsThrips – Virus

 

Les algues :

Symptômes : elles peuvent apparaître sur les écailles des Tillandsia, les racines, le substrat et les pots en plastique transparent des Phalaenopsis. Elles forment un voile vert qui est assez facile à enlever. Ces algues ne sont pas très dangereuses du moment qu'elles n'occupent pas une surface importante.

Causes : manque d'aération, excès d'arrosage.

Solutions : le plus simple est de rempoter l'orchidée, en veillant à bien retirer le substrat usagé et à bien laver le pot. Pour les Tillandsia, le développement des algues est si lent qu'il n'est pas gênant, veillez à ne pas trop arroser.

 

Les champignons :

Symptômes : touchent les Phalaenopsis et les Tillandsia à feuillage vert et nécessitant beaucoup d'humidité. Ils peuvent attaquer feuilles et racines.

          Très variés suivant l'espèce :

  • Apparition de filaments blancs, qui forment parfois un voile sur le substrat et/ou les racines.
  • Jaunissement et pourrissement des racines et des feuilles.
  • Apparition de points sur les fleurs.
  • Déformation des feuilles.

 

 

          Les photos ci-dessus montrent un champignon attaquant le substrat (à gauche). Il ne semble pas se développer sur les racines mais le rempotage s'impose car le mélange de culture va se dégrader rapidement. A droite, un excès d'eau dans un substrat âgé (il est noir et semble compact) a favorisé le développement de champignons sur les racines qui sont en train de mourir. Là aussi le rempotage est de rigueur, et rapidement !

Causes :

  • Eau stagnante, excès d'arrosage et mauvaise aération permettent aux champignons de se développer.
  • Les espèces fongiques attaquant le substrat n'attaquent pas directement les racines des Phalaenopsis. Leur présence et la couleur foncée du substrat indiquent simplement qu'il est temps de rempoter.

Solutions :

  • Décoction d'ail (100 grammes par litre) en arrosage. Je n'ai jamais testé cette solution sur mes plantes.
  • "Décoction" de cannelle (1 cuillère à soupe à laisser macérer 24H dans 500 ml d'alcool à 70%) en pulvérisation. Evitez d'en pulvériser sur les racines.
  • Application de cannelle en poudre directement sur les zones très atteintes s'il s'agit des feuilles.
  • Rempotage si le substrat est trop vieux ou trop colonisé.

Note : en ce qui concerne les Tillandsia, les attaques fongiques sont rares et n'apparaissent que lorsqu'il y a un problème d'aération. Les décoctions de cannelle ne sont pas forcément conseillées compte tenu de la particularité des feuilles de ces plantes (je n'ai jamais eu besoin de tester) et la meilleure solution je pense est de saupoudrer les parties atteintes directement avec de la poudre de cannelle, couper les feuilles malades si elles sont trop atteintes et de corriger les problèmes de culture à l'origine de l'apparition de la maladie.

 

Cas de la fumagine :

          Il existe un champignon noirâtre un peu particulier qui se développe sur les plantes en présence de composés sucrés et que l'on appelle fumagine. Vous allez me dire quel rapport entre le sucre et les plantes ? Et bien tout d'abord il faut savoir que la sève élaborée contient du sucre et que c'est ce sucre dont les aleurodes et autres pucerons raffolent. En piquant la plante, ils prélèvent la sève (et les sucres qu'elle contient) et la digère. Leurs excréments sont également riches en sucres et c'est pour cela que l'on retrouve ce champignon sur les plantes infectées. Il arrive parfois que les Phalaenopsis sécrètent sur les hampes des gouttes de nectar qui peuvent aussi favoriser l'apparition de fumagine (voir photo ci-dessous) :

 

 

Solutions :

  • Nettoyage grossier avec un coton-tige ou un pinceau.
  • "Décoction" de cannelle (1 cuillère à soupe à laisser macérer 24H dans 500 ml d'alcool à 70%) en pulvérisation. Evitez d'en pulvériser sur les racines.
  • Application de canelle en poudre directement sur les zones très atteintes.

 

Les bactéries :

Symptômes : touchent surtout les Phalaenopsis.

  • Pourrissement rapide des feuilles ou racines puis de la plante entière.
  • Odeur désagréable émanant des parties touchées.
  • Ramollissement des tissus.
  • Déformation des feuilles (plus rare).

Causes :

  • Eau stagnante, excès d'arrosage et d'humidité ambiante, mauvaise aération permettent aux bactéries de se développer.
  • Excès d'azote, qui accélère trop la croissance et fragilise les tissus.

Solutions : Elles sont surtout préventives, la bactériose étant l'un des pires cauchemars de l'orchidophile.

  • "Décoction" de cannelle (1 cuillère à soupe à laisser macérer 24H dans 500 ml d'alcool à 70%) en pulvérisation. Evitez d'en pulvériser sur les racines.
  • Couper immédiatement toutes les parties infectées et désinfecter les cicatrices avec de la cannelle en poudre. Isoler la plante malade !

 

Les virus :

 

Suspicion de virose sur un Phalaenopsis

 

Symptômes : touchent surtout les Phalaenopsis (je n'ai jamais eu de cas sur mes Tillandsia).

  • Apparitions de taches jaunâtres évoluant en nécrose. Les taches, généralement ovales ou en arcs de cercle, sont rarement pleines.
  • Chute prématurée de feuilles.
  • Apparitions de déformations sur les fleurs, notamment au niveau des couleurs qui paraissent plus pâles et irrégulières.

Causes :

  • Difficiles à déterminer. Souvent la plante achetée est déjà atteinte.

Solutions :

  • Aucune, si ce n'est d'isoler les plantes et de couper les parties atteintes.
  • Désinfectez bien les outils utilisés pour couper, lavez-vous les mains lors des manipulations afin de limiter les contaminations. Note : certains insectes peuvent véhiculer les virus d'une plante à une autre.

 

Les cochenilles farineuses :

 

 

          Ce sont des insectes piqueurs dont les femelles, peu mobiles, sont recouvertes de poils blancs. Le mâle est ailé et ne présente pas de danger immédiat. Comme bon nombre d'insectes piqueurs, leurs attaques sont bien souvent accompagnées de fumagine, champignon noirâtre qui se nourrit du miellat (excréments sucrés).

Symptômes : touchent  les Phalaenopsis et les Tillandsia.

  • Apparition d'un dépôt blanchâtre et fibreux sur les zones tendres (aisselle des feuilles, sur un bourgeon ou une jeune pousse).
  • Jaunissement des feuilles si l'attaque est sévère.

Solutions : étant donné que ce sont les plus répandus et les plus tenaces des parasites, la liste est longue :

  • Savon noir (une cuillère par litre). Ne pas utiliser sur les Tillandsia.
  • "Décoction" de cannelle (1 cuillère à soupe à laisser macérer 24H dans 500 ml d'alcool à 70%) en pulvérisation. Evitez d'en pulvériser sur les racines. Je n'ai moi-même jamais testé sur des Tillandsia.
  • Pour les Phalaenopsis, alcool à brûler dilué 3 fois, utilisé pour laver la plante en pulvérisation ou avec un coton-tige. Ne pas utiliser sur les Tillandsia.
  • Pour les Phalaenopsis, huile de neem (répulsif qui, en application locale, asphyxie les cochenilles) ou huile végétale insecticide.
  • Pour les Tillandsia, il est préférable de les enlever à la main, en rinçant avec un pulvérisateur et un peu de pression. Je n'ai jamais essayé les produits actuellement vendus dans le commerce (pyrèthres) et je ne sais pas s'ils sont dangereux pour les Tillandsia compte tenu des particularités de leurs feuilles.

          Veillez à bien séparer les plantes atteintes et à ne pas véhiculer les oeufs ou des larves d'une plante à l'autre.

 

Les acariens :

 

 

          Ce ne sont pas des insectes. C'est pour cela que la plupart des insecticides sont inefficaces contre eux. Ils sont très petits et mangent littéralement les cellules des feuilles.

Symptômes :

  • Apparitions de décolorations grisâtres en dessous des feuilles.
  • Chute prématurée de feuilles.
  • apparition d'un voile sur les feuilles.

Solutions :

  • L'augmentation d'hygrométrie leur est néfaste.
  • La canelle serait efficace (1 cuillère à soupe à laisser macérer 24H dans 500 ml d'alcool à 70%), mais je n'ai jamais testé contre les acariens. Evitez d'en mettre sur les racines.
  • Utilisation d'un acaricide ou d'huile végétale acaricide sur toutes les feuilles.

 

Les cochenilles à carapace :

          Ce sont de petits insectes piqueurs qui s'abritent sous un bouclier. Comme bon nombre d'insectes piqueurs, leurs attaques sont bien souvent accompagnées de fumagine, champignon noirâtre qui se nourrit du miellat (excréments sucrés).

Symptômes : touchent surtout (mais rarement) les Phalaenopsis.

  • Apparition des petites excroissances brunes.
  • Jaunissement prématuré de la pointe des feuilles.

Solutions :

  • Enlever les insectes et laver à l'alcool à 70%.
  • "Décoction" de cannelle (1 cuillère à soupe à laisser macérer 24H dans 500 ml d'alcool à 70%) en pulvérisation. Evitez d'en pulvériser sur les racines.
  • Utilisation d'huile végétale insecticide.
  • Utiliser (en dernier recours) un insecticide adapté.
  • L'augmentation d'hygrométrie leur est néfaste.

 

Les aleurodes :

          Ce sont de petits insectes ailés, très fragiles, blancs. Comme bon nombre d'insectes piqueurs, leurs attaques sont bien souvent accompagnées de fumagine, champignon noirâtre qui se nourrit du miellat (excréments sucrés).

Symptômes : touchent parfois les Phalaenopsis et les Tillandsia à feuillage vert et très souple. Peu virulent.

Causes :

  • Apparition de petites décolorations (piqûres) généralement sous les feuilles.
  • Apparition de coloration noirâtre (fumagine) au sein des décolorations.

Solutions :

  • Utiliser des pièges collants colorés (ces insectes adorent la couleur jaune).
  • Une méthode simple pour diminuer le nombre de parasites consiste à placer votre plante dehors lorsqu'il y a du vent (si les températures le permettent) et de souffler dessus. Faites cela loin de vos cultures.
  • Utilisation d'insecticide si vraiment le problème persiste mais ces insectes tuent rarement les plantes en appartement.

 

Les thrips :

          Ce sont de minuscules insectes allongés, ailés et très mobiles.

Symptômes : touchent surtout les Phalaenopsis mais peuvent aussi attaquer les jeunes pousses de Tillandsia.

  • Décoloration grisâtre de la bordure des feuilles et des fleurs.
  • Taches grisâtres sous les feuilles.

Solutions :

  • "Décoction" de cannelle (1 cuillère à soupe à laisser macérer 24H dans 500 ml d'alcool à 70%) en pulvérisation.
  • Utiliser un insecticide adapté.
  • L'augmentation d'hygrométrie leur est néfaste.

 

Les pucerons :

          Ce sont de petits insectes, parfois ailés. Ils vivent en colonie et parfois en association avec les fourmis. Comme bon nombre d'insectes piqueurs, leurs attaques sont bien souvent accompagnées de fumagine, champignon noirâtre qui se nourrit du miellat (excréments sucrés).

Symptômes : touchent surtout les Phalaenopsis et les Tillandsia à feuillage vert. Cela dit, ils ne sont guère dangereux et attaquent rarement ces plantes. Comme bon nombre d'insectes piqueurs, leurs attaques sont bien souvent accompagnées de fumagine, champignon noirâtre qui se nourrit du miellat (excréments sucrés).

  • Apparition de colonies vertes, noires ou blanches sur les tiges, les fleurs ou les bourgeons surtout.
  • Apparition de coloration noirâtre (fumagine).

Causes : Les fourmis peuvent favoriser l'apparition et le développement des pucerons.

Solutions :

  • Enlever le maximum d'insectes manuellement ou en rinçant la plante à grandes eaux.
  • Utiliser un insecticide adapté si l'attaque est vraiment trop importante. Bien que n'étant pas fan, les insecticides sont très efficaces contre les pucerons.

 

Les escargots et limaces :

 

 

Symptômes : touchent  les Phalaenopsis et les Tillandsia.

  • Apparition de trous dans les feuilles ou les fleurs.
  • Apparition de traces linéaires de leurs passages.

Solutions :

  • Le plus simple (et lorsque votre collection n'est pas très importante) est de les enlever manuellement en inspectant minutieusement toutes vos plantes. Ils sont rarement très dangereux. Une petite astuce très efficace pour faciliter cela : disposez des rondelles de carotte qui vont rapidement attirer les escargots, il sera ensuite plus facile de les ramasser et ainsi limiter écologiquement leur prolifération. changez la rondelle tous les jours. Il paraît que cela marche aussi avec des rondelles de pomme de terre.
  • Utilisation d'un hélicide si vraiment vous n'arrivez pas à vous en débarrasser (mais avec un peu de patience, vous pouvez vous passer de produits chimiques).

 

Cas des brûlures :

 

 

          Bien que n'ayant pas une origine biologique, les symptômes d'une brûlure font souvent penser à une attaque de parasite (photo ci-dessus à gauche). La brûlure peut être due à une source intense de chaleur ou de lumière (soleil direct, contact avec une lampe ou un néon).

Symptômes : Tâche jaunâtre devenant rapidement brune. Cela ressemble donc à une attaque bactérienne, fongique ou virale mais s'en distingue :

  • La tâche, contrairement aux attaques fongiques, bactériennes ou virales, ne se propage pas.
  • Absence d'odeurs nauséabondes contrairement aux attaques bactériennes.
  • Les tâches sont pleines, et ne présentent aucun motif contrairement aux attaques virales.

          On parle également de brûlures des racines, lors d'un excès de minéraux (engrais ou calcaire). Dans ce cas, on observe souvent un dépôt minéral généralement sur la partie supérieur de la racine, au dessus du substrat (photo ci-dessus à droite). N'arrosez alors qu'avec de l'eau sans engrais.

  • Si les dépôts de minéraux sont lessivés et disparaissent, c'est que la cause était un excès d'engrais.
  • Si les dépôts de minéraux restent, c'est que l'eau utilisée contient certainement du calcaire, et qu'il s'est accumulé au fil des arrosages. Dans ce cas utilisez de l'eau douce ou rempotez la plante afin de changer le substrat. En effet seuls quelques Phalaenopsis apprécient le calcaire.

Note : chez les Tillandsia, les problèmes de brûlures par les minéraux vont poser problème au niveau des feuilles et non des racines. Les symptômes sont les mêmes.

 

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